Mis à jour le 27 juillet 2021
En laissant la forme totalement libre lors de mon appel à témoignage sur le burnout, j’espérais recevoir des propositions au format original. Original, le témoignage de David l’est !
Tout part du constat que le burnout touche les « super-héros » du quotidien, prêts à toujours se dépasser pour les autres (ou leur entreprise), au mépris de leur propre vie. A partir de là, David a imaginé une minisérie à la Marvel, en inventant tous ces super-héros dépassés dans lesquels les victimes du burnout se reconnaîtront bien.
Une initiative touchante et pleine d’humour, qui n’est pas sans me rappeler Hero Corp, une de mes séries préférées, créée par Simon Astier, où des super-héros à la retraite se sont coupés du monde en ruminant leur gloire passée.
Enfin, si vous aimez entendre parler de burnout avec des références geek et pop culture, je ne peux que vous recommander tout le travail de Sandra Boré pour Effervescience !
Place maintenant au témoignage de David : « Burnout, le Crash des Héros » !
Je cours, je vole, je sprint et je sauve des gens. Il n’y a pas de problème que je ne puisse résoudre et si la solution se trouve sous une montagne, je la soulèverai. J’ai le sang froid d’un animal à sang froid, le calme d’un maître zen, le zen des personnalités calmes. Clark Kent a sa Kriptonite, Peter Parker a sa colère… Ceux-là m’arrive t’il seulement à la cheville – que j’ai probablement enflées, d’ailleurs ?
C’est bon d’être un super-héros. Courir, voler, sprinter, sauver des gens. A défaut de pouvoir surnaturel (je ne suis pas un produit Marvel), le pouvoir tout simplement. Tout le monde (ou presque) est content, et mon narcissisme ravi.
Il semblerait pourtant que j’aie omis un paramètre. Sous le masque, sous le costume, derrière la cape, j’ai oublié l’humain, le tout petit humain, le simplement humain. L’humain qui se voyait sans doute plus gros que le bœuf, qui voulait s’occuper de tout, sauf de ce qui le concerne en premier lieu : son alimentation, sa santé, son sommeil, ses proches. Les doses de stress et de stimulation qu’il se prend dans le buffet. Jusqu’à ce que…
Burn out. Le costume se déchire et le masque tombe. Le super héro face à lui même et sa condition humaine, simplement humaine. Cape-out.
Merci à David pour son témoignage !
Envie de témoigner vous aussi ?
6 commentaires
Camille · 30 juillet 2020 à 15 h 18 min
Salut Pierre et David,
Maintenant que les commentaires sont ouverts je profite de partager mes réflexions et ne plus seulement passer 😉
J’ai fait un burn out il y a un peu près deux ans et je m’identifie totalement à cette idée (narcissique) de « super-héros·ïne ». J’étais la personne toujours disponible pour tout le monde, prête à aider et loyale jusqu’à, comme l’a écrit David, « le costume se déchire et le masque tombe ». Je crois que bien souvent on a envie de pouvoir enfiler ce costume de super-héros·ïne, que c’est valorisant et même grisant. Et je crois également que bien souvent des personnes sont tentées de nous revêtir de ce costume, dans le monde du travail mais pas que d’ailleurs, et que ce discours « d’héroïsation » est bien pratique. On l’a vu pendant le confinement mais je l’avais déjà observé dans mon précédent travail, il est plus facile « d’héroïser » des personnes que de diminuer leur charge pour la rendre plus « humaine », de les protéger ou encore d’oeuvrer à leur apporter de meilleurs conditions de travail et de vie (j’ai d’ailleurs écrit un article sur cette question de « l’héroïsation » de certains métiers sur mon blog).
ps : j’aime beaucoup le format de ce témoignage 🙂
Pierre Simonnin · 30 juillet 2020 à 16 h 05 min
Merci Camille !
Très intéressant la vision du héros pour justifier tous les abus… Il y a sûrement de ça, en effet. Si bien qu’il est difficile de savoir si le « super-héros » est une étiquette que l’on colle, un rôle que l’on cherche ou une excuse bien pratique… Sûrement un peu de tout ça ! Toujours est-il qu’au travail, personne ne devrait être un héros… On s’en porterait tous bien mieux !
Camille · 3 août 2020 à 22 h 08 min
oui, bien résumé je trouve 🙂
david lro · 2 août 2020 à 13 h 19 min
Est-ce qu’on choisit le costume qu’on endosse? Bonne question… Mais je pense que, quoi qu’il en soit, on aime le porter… au moins un temps.
PS: à partir de maintenant, je refuse les collants acryliques. C’est un premier pas! 😉
Pierre Simonnin · 2 août 2020 à 18 h 23 min
😂😂
Camille · 3 août 2020 à 22 h 10 min
ahaha moi aussi (j’ai aimé le porter, effectivement, mais le « cape out » me va très bien maintenant 😜)