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Mis à jour le 27 juillet 2021

Aujourd’hui, Murielle nous propose son témoignage sur le burnout : comment elle ne l’a pas vu venir, ce qu’elle a dû endurer… et surtout, toutes ces petites briques que l’on découvre au fur et à mesure, seul ou avec l’aide des autres, qui nous permettent, petit à petit, de nous reconstruire. Merci à elle pour ce partage.

Je suis Murielle
J’ai 43 ans, mariée, un fils de 18 ans.
Je suis assistante logistique en milieu hospitalier depuis 22 ans.

Le 30 juillet 2019, le burnout frappait à ma porte. Ou plutôt non, il a frappé bien avant mais je ne l’ai pas entendu.

Ce jour là, deuxième consultation psychologique, le diagnostic tombe. Je ne comprenais pas. Non, je suis juste fatiguée et je viens vous voir car j’ai des crises d’angoisse, c’est tout !

Tous les signes étaient là et c’est à partir de ce moment que je me suis écroulée : impossible de sortir du lit, mon mari m’accompagnait au toilette, parfois je n’arrivais même pas à prendre une douche, le brossage de dents suffisait, manger était plus qu’épuisant, et pourtant j’avais très faim. Un tsunami qui vous emporte, vous et vos proches. Une guerre entre le corps et la tête.

Là commençait une longue reconstruction : une brique après l’autre.
Les premières briques étant : l’énergie, accepter qu’il faut me reposer… Facile à dire quand la tête dit : en route ! et le corps dit : au lit !…

Vous voulez mieux comprendre le burnout ?

Les rangées de briques suivantes étaient, comment gérer la douleur physique ? oui oui, physique. Je me réveillais (quand j’arrivais à dormir), avec une douleur à la mâchoire, comme si on m’avait mis un coup de poing. Aujourd’hui, j’ai toujours mal… moins mal.

Entre ces rangées, il y a encore d’autres briques : l’annoncer aux proches, au boulot, gérer les rendez-vous médicaux, hyper compliqué quand on fait des crises d’angoisse, qu’on ne dort que très peu. Mes crise m’empêchaient de quitter la maison, j’ai même fait demi tour en me rendant à un contrôle médical, je n’arrivais plus à conduire. Mon mari a pris à ce moment des congés sans soldes, pour s’occuper de moi.

Je pense que je m’éparpille dans mon récit mais ça n’a pas d’importance, j’écris ce qui me vient.

Revenons à mes briques, et maintenant que faire ? Quelle brique poser ? Ben je n’en sais rien, je n’ai pas d’autres choix que de suivre mon corps et de lui obéir, sinon c’est retour au lit, insomnie, crises d’angoisse…

Je ne l’ai pas vu venir ce BO (burn-out), je savais que j’étais épuisée et que mes trois semaines de vacances allaient me faire un bien fou. Les trois semaines se sont transformées en presque un an, et aujourd’hui je ne suis pas encore prête à reprendre le chemin du boulot… ce boulot que j’aime tant, trop peut-être, car ce qui m’a fait tomber c’est le soucis de toujours vouloir tout faire de manière impeccable. Je disais oui à tout par soucis de rendre service. Mais je me rendais un terrible mauvais service, je me suis oubliée. Je n’étais plus la logistique, j’étais le facteur, l’informaticien, le technicien, l’organisatrice d’événements, la secrétaire, l’assistante sociale, l’aide soignante… Et encore bien d’autres. Mon métier est de veiller au bien-être du patient au niveau logistique. Mais impossible pour moi de dire non.

Quelque chose a « cassé » en moi, malgré des collègues formidables, je ne peux pas retourner dans ce service.

A la maison, tout était chronométré, ménage, repas, administration… il m’est arrivé à plusieurs reprises de courir dans la maison pour arriver à tout faire, je n’avais pas de moment à moi, pas de hobby, pas de passion… pas le temps pour ça ! Allez savoir pourquoi et comment j’en étais arrivé là…

A ce jour, j’ai complètement changé, j’ai appris à dire non, à déléguer et à reporter. À vivre quoi ! Pendant des mois, j’ai observé les oiseaux du jardin et une passion pour la photo nature est née. J’adore me balader dans les bois, au bord d’un lac, avec pour seul compagnon mon appareil photo. Je pratique la sylvothérapie, je m’initie au Reiki… qui sait, peut-être une reconversion ?

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Au moment où je vous écris, c’est la fin d’une mauvaise journée : beaucoup de chagrin, de colère, un sentiment d’injustice. Mon burnout c’est ça aussi : des montagnes russes… chaque jour un peu plus petites et un peu moins fortes.

Cette infime partie de mon burnout pour vous mettre en garde : écoutez-vous, ne gardez pas vos émotions en vous, respectez-vous, prenez du temps pour vous. Vous passez en premier : vous ne pouvez pas prendre soins des autres si vous ne prenez pas soin de vous en premier.

Je souhaite tellement que tous aient une plus grande compréhension de cette maladie, qu’elle soit reconnue et surtout de la prévention, beaucoup de prévention.

Je tiens également à souligner que je si remonte la pente un peu plus chaque jour, c’est grâce à mes proches qui m’aident et me soutiennent, les groupes de paroles, les personnes qui témoignent de leur vécu, les livres. Mais le plus gros du travail vient de vous, et seulement vous… mais jamais seul.

Merci de m’avoir lu.

« Pour vous souvenir de qui vous êtes, vous devez oublier ce qu’on vous a demandé d’être »

Auteur anonyme

Prenez soin de vous.

Photos par Murielle. Retrouvez ses clichés sur Instagram et Facebook !

Merci à Murielle pour son témoignage !

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Pierre Simonnin

Entrepreneur, j'ai moi aussi connu les "joies" du burnout, et j'ai choisi de partager cette expérience pour aider à faire connaître et reconnaître cette maladie encore trop méconnue.

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