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Mis à jour le 27 juillet 2021

Comment accepter de rester chez soi quand on a le sentiment que notre place est au travail ? Comment (re)trouver ce qui a du sens pour nous quand on se rend compte que l’on s’est construit une vie autour du travail ? Dans son témoignage, Delphine partage son déni, son acceptation et son parcours à travers le burnout, à la fois punition et seconde chance.

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Ce fameux jour du 11 mai 2018 où le médecin m’a stoppée suite à l’appel de ma petite sœur et d’une véritable amie qui ont eu peur pour moi.

Ce jour là où je n’ai pas compris tout de suite ce qui se passait.

Et là plus de repères, plus le droit d’aller travailler, plus le droit de prendre mes clés de voiture pour faire ce parcours que je connaissais tant pour me rendre tout les jours sur mon lieu de travail. Je ne comprenais pas ce qui se passait car pour moi je pouvais gérer.

Oui, cette phrase que j’ai tellement répété à mes proches : « t’inquiète, je gère, tout va bien ! Je suis toujours debout, je peux encore tenir ! » Malgré les douleurs partout dans mon corps, ces migraines sans fin, la perte de poids, plus de sommeil… Seulement une chose tournait dans ma tête : la journée de travail du lendemain – alors que je n’avais même pas fini celle qui venait de commencer.

Ce jour où je suis sortie de chez le médecin et suis rentrée chez moi sans savoir pourquoi. Ma place n’était pas là, mais au travail ! Je me suis effondrée dans mon lit, et là j’ai dormi et dormi et encore dormi pendant longtemps, plusieurs jours. Je ne sais même plus quand je me suis réveillée. Je ne pouvais plus ouvrir mes yeux, ni sortir de mon lit. Mon corps avait dit STOP.

Vous voulez mieux comprendre le burnout ?

Au bout de 15 jours, second rendez-vous chez le médecin. Et enfin j’ai compris que je devais être arrêtée car mon corps ne pouvait plus. Ma tête non plus d’ailleurs, car j’étais obligée de tout noter sur des post-it… Plus le droit de prendre des dolipranes, des vitamines, tous ces antidouleurs qui me faisaient tenir depuis plus d’un an. Le seul droit que j’avais était de dormir, me reposer, penser à moi, faire ou apprendre ce que j’aime. Pas simple quand on ne connaît pas ! Car j’étais devenue une vraie machine, un robot.

J’ai dû apprendre, et aujourd’hui j’apprends encore. J’apprends qui je suis réellement, car il m’a fallu un an d’arrêt avec suivi par le médecin tous les 15 jours, traitement médical, suivi psychologique, séances d’hypnose pour gérer le stress et les angoisses… J’apprends à comprendre le sens de la vie.

Mais rien n’est gagné, car il faut apprendre à s’écouter et ne pas repousser ces limites à l’extrême.
Faire un petit pas chaque jour, UNE VICTOIRE.
Apprendre ce qui donne réellement un vrai sens à notre vie.
Apprendre ce qui a de la valeur à nos yeux, ce qui fait battre notre cœur.

Alors merci mon burn-out, car c’est une nouvelle vie qui commence, une seconde chance.

Delphine

Photo by Finding Dan | Dan Grinwis on Unsplash

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Pierre Simonnin

Entrepreneur, j'ai moi aussi connu les "joies" du burnout, et j'ai choisi de partager cette expérience pour aider à faire connaître et reconnaître cette maladie encore trop méconnue.

2 commentaires

Anonyme · 6 mai 2021 à 13 h 22 min

Bravo à toi ma Delphine de parlé de 7 maladie qui fait tant de ravages tu es sur la bonne voie continue comme ça

Anonyme · 12 mai 2021 à 12 h 14 min

Très beau témoignage,ça fait du bien de voir que nous ne sommes pas seul à vivre la même chose….courage à vous Delphine

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