5
(1)

Mis à jour le 27 juillet 2021

Quand on est en burnout (mais c’est aussi le cas avec la dépression et beaucoup d’autres maux), on nous exhorte souvent, avec plus ou moins de bienveillance, à faire preuve de plus de volonté. Quand on veut on peut, finalement ! Non ?

Non.

Personne ne tombe dans le burnout par manque de volonté. Et ce n’est pas non plus le manque de volonté qui fait qu’il est long et difficile d’en sortir. Pour une personne en burnout, la volonté, cette grande alliée sur laquelle nous avons pu nous appuyer pour surmonter chaque épreuve de notre vie, est au mieux un soutien peu sûr – au pire une ennemie.

Car la volonté n’est pas toute puissante. Et surtout, elle n’est efficace qu’à court terme, alors que se sortir d’un burnout est un long processus. Il faut donc réapprendre à écouter notre corps, à faire avec nos capacités, et à appliquer notre volonté là où elle est la plus efficace. Car viser trop haut, trop loin, c’est un échec potentiel. Un échec, c’est de la culpabilité. Et une personne en burnout, encore fragile, se porte bien mieux sans tout ça !

Tout cela peut sembler contre-intuitif, et peut désemparer toutes les victimes du burnout qui ont la volonté, simple mais tenace, de s’en sortir. Mais c’est un message d’espoir que je porte ! L’espoir qui renaît lorsque l’on identifie mieux les impasses, pour construire soi-même le chemin qui, pas à pas, nous conduit à la guérison.

Dans cette vidéo, j’explique donc comment l’on doit apprendre à changer de regard sur les choses, et en particulier sur la volonté, pour éviter le burnout ou s’en remettre.

Burnout et volonté : pourquoi on a tout faux – Le Journal du Burnout #2

Vous voulez mieux comprendre le burnout ?

Abonnez-vous pour voir les prochaines vidéos !

Transcription de la vidéo

Salut ! Pour cette vidéo, j’ai eu envie de parler d’un sujet bien spécifique. Plus précisément, à propos d’une idée reçue qu’on entend assez souvent sur le burnout : la place de la volonté. Parce qu’il faut savoir que la volonté n’est pas une solution miracle, ni pour éviter de faire un burnout, ni pour s’en sortir ! Même si cela peut paraître contre intuitif au premier abord… Mais je vais vous expliquer !

Le manque de volonté en burnout : un symptôme, pas une cause

Le burnout est causé par de multiples facteurs et ne touche que les personnes qui ont une forte valeur travail, qui sont à fond. Quant au manque de volonté qui caractérise une personne en burnout, c’est bien un symptôme du burnout… pas la cause. C’est le burnout qui vient grignoter petit à petit notre envie de travailler, notre envie… d’à peu près tout d’ailleurs. Donc si l’on n’a pas la volonté pour le moment, c’est parce qu’on est en burnout – mais on n’est pas arrivé au burnout parce qu’on n’avait pas assez de volonté.

D’ailleurs, ce paradoxe sera perçu comme une souffrance supplémentaire par les personnes en burnout. Parce qu’en plus de tout le reste (les symptômes difficiles à vivre, le regard des autres…), elles ne comprendront pas pourquoi elles n’arrivent pas à travailler alors qu’elle en on envie, ou alors pourquoi elles n’ont pas envie de travailler alors qu’elles aimeraient en avoir envie.

Vous voulez mieux comprendre le burnout ?

« La volonté, c’est ce qui nous conduit dans le mur »

Quand on est burnout, beaucoup de gens nous font bien comprendre que si on est en burnout c’est parce qu’on n’a pas la volonté de continuer à travailler. C’est évidemment faux, mais c’est même un contresens total ! Parce que souvent, la volonté est au contraire un des facteurs qui va mener au burnout. Résumer le burnout à une histoire de manque de volonté, c’est mener au déni toutes les personnes qui se disent qu’elles ne peuvent pas être en burnout, parce qu’elles ont de la volonté, elles ont envie de travailler. Donc elles n’acceptent pas le fait de pouvoir être en burnout.

Et dans cette situation, on essaie de s’en sortir « par le haut », en bossant de plus en plus… à la force de la volonté, en somme. Sauf que le burnout, ça ne marche pas comme ça, et déployer des montagnes de volonté n’améliore en aucun cas la situation de personnes en début de burnout (on parle de « burn-in ». Pendant ce temps-là, leur état se dégrade, jusqu’au moment où elles finissent par se rendre à l’évidence : elles sont en burnout, et la seule solution est de s’arrêter.

Malheureusement, la plupart des gens qui ont fait un burnout passe par cette étape-là de déni. Mais que l’on soit clairs : la volonté, ce n’est pas ce qui manque aux personnes en burnout. La volonté, c’est ce qui les conduit dans le mur.

La volonté, un bien mauvais remède pour se sortir du burnout

Une autre idée reçue est qu’une fois qu’on est en burnout, il suffit de volonté pour s’en sortir. C’est que les autres essaient souvent de faire comprendre aux personnes en burnout (pas toujours avec bienveillance, d’ailleurs). Mais c’est là aussi un contresens total. Pour le burnout comme pour la dépression (et comme pour beaucoup d’autres choses), ce n’est pas aussi simple.

Oui, notre esprit influe sur notre corps, sur notre forme, sur notre santé.

Mais il ne suffit pas pour autant de décréter que l’on va mieux pour que ça marche… C’est sensiblement plus compliqué que ça. Si vous dites à une personne en burnout qu’il lui suffit de vouloir aller mieux, elle va le croire. Parce qu’elle a très envie de le croire ! Parce qu’elle a très envie d’aller mieux ! Malheureusement, la seule chose que ça va lui apporter, c’est de la culpabilité. Parce que ça ne marche pas comme ça ! Et elle va se sentir coupable ne pas aller mieux alors qu’elle en a très envie. Et elle va se sentir coupable d’avancer pas à pas alors qu’elle a très envie d’aller très bien tout de suite.

Vous trouvez que ce que je fais est utile ?

Aidez-moi à créer plus de vidéos et d’outils contre le burnout en me soutenant sur Tipeee 😊

Se sortir du burnout, c’est long

Sauf que le burnout est monté petit à petit pendant des années, voire des décennies, à cause de facteurs nombreux. Et pour s’en sortir il faut identifier et déconstruire petit à petit tous ces facteurs. C’est à ça que doit servir la volonté ! Elle doit servir à comprendre, à accepter. Elle doit servir à changer notre mode de vie, notre mode de mode de pensée, petit à petit. Comprendre tout ce qui nous a menés au burnout et ce qu’on doit faire pour s’en sortir. Notre volonté doit nous servir à sortir d’une logique uniquement productiviste, à repenser la place du travail dans notre vie, à reprendre goût à la vie touche par touche !

Tout ça prend du temps, mais ce n’est pas grave ! Et c’est bien le piège lorsque l’on considère la volonté comme solution miracle : cela nous fait miroiter une guérison instantanée. Evidemment, tout le monde veut ça ! Sauf que ce n’est pas comme ça que ça marche…

Utiliser la volonté à bon escient

Que l’on se comprenne : la volonté est importante pour se sortir du burnout. Elle l’est également pour l’éviter aussi. Mais elle n’est jamais suffisante. Ce n’est pas à qui voudra le plus fort ! Pour être utile, notre volonté doit être appliquée à bon escient. Si on concentre toute notre volonté sur « aller mieux », on n’est pas plus avancés ! « Aller mieux », c’est le point d’arrivée… Mais ça ne nous indique pas le chemin qu’on doit suivre pour y arriver !

Si on veut trouver ce chemin, si on veut être en mesure de le suivre, il est nécessaire d’avancer pas à pas. Parce que c’est un chemin qui est long et sinueux, et c’est à chaque étape que l’on découvre la suivante. C’est donc sur ces petites étapes qu’il nous faut concentrer notre volonté. Et c’est dans ces conditions que l’on va petit à petit aller mieux et se sortir du burnout.

On apprend au boulot que des objectifs de résultat à long terme ne sont pas les meilleurs pour pour nous motiver. Des objectifs de moyens plus proche, plus réguliers vont être nettement meilleurs pour motiver dans la durée. Se sortir du burnout est nettement plus simple si l’on comprend ça et que l’on accepte de l’appliquer à nos propres vies.

Evidemment, on ne sera pas demain dans la même forme que ce qu’on était il y a deux ans. Ces choses prennent du temps : ce n’est pas grave, le plus dur est juste de l’accepter. Mais on peut en revanche être le mois prochain dans un meilleur état qu’on ne l’est aujourd’hui. Et c’est ça qui compte : remonter la pente petit à petit, en ayant conscience qu’il y a aussi des hauts et des bas – ce n’est pas simplement une longue pente continue.

Vous voulez mieux comprendre le burnout ?

Abonnez-vous pour voir les prochaines vidéos !

Conclusion

J’espère avoir clarifié le rôle de la volonté dans le burnout. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires, à partager vos expériences sur le sujet. Si vous avez aimé la vidéo likez-la, partagez-la ! Si vous voulez voir les prochaines vidéos, abonnez-vous à la chaîne 🙂

Et pour les gens en burnout, prenez un moment pour souffler, ne culpabilisez pas si on vous dit que vous manquez de volonté. Les gens qui disent ça n’ont absolument aucune idée de ce dont ils parlent. De la volonté vous en avez ! Demandez-vous simplement comment vous pouvez l’utiliser vers des petits pas, des petites actions qui vous feront vous sentir mieux et qui vous mettront petit à petit sur le chemin de la guérison.

Allez, bon courage et à bientôt !

Avez-vous trouvé cet article intéressant ?

Note moyenne 5 / 5. Nombre de votes : 1

Pas encore de vote... Soyez le premier à noter cet article !

Vous avez trouvé cet article intéressant, merci !

N'hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux pour voir mes prochains articles 🙂

Je suis désolé que cet article ne vous ait pas beaucoup intéressé...

Aidez-moi à l'améliorer !

Que pourrais-je améliorer dans l'article ?


Pierre Simonnin

Entrepreneur, j'ai moi aussi connu les "joies" du burnout, et j'ai choisi de partager cette expérience pour aider à faire connaître et reconnaître cette maladie encore trop méconnue.

0 commentaire

Laisser un commentaire