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Mis à jour le 27 juillet 2021

Depuis septembre 2019, je publie des vidéos pour expliquer le burnout. Depuis peu, j’ai commencé à partager les témoignages d’autres personnes. Comme je sais que beaucoup de « burnies » ont envie de partager leur expérience dans un témoignage, je me suis dit que j’allais aider ceux qui l’envisageaient à franchir le pas. Alors, devez-vous parler de burnout ? Comment ? Comment partager votre témoignage ? Cet article vous aidera à y voir plus clair !

Parler du burnout, pour aider les autres et s’aider soi-même

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Depuis que je fréquente les communautés de « burnies » et que je publie des vidéos sur le burnout, j’ai eu l’occasion de constater qu’il y avait une véritable soif de témoignages sur le burnout. Et quoi de plus naturel ? Lorsque l’on traverse une crise aussi intense et déroutante, il est rassurant de savoir que l’on n’est pas seuls, que nous ne sommes pas bizarres ou défectueux, juste victime d’un mal que nous ne comprenons pas – qui n’en est pas moins bien réel et répandu.

Mais il y a également chez certaines personnes une soif de parler de son burnout, de partager cette expérience, cette souffrance. Il peut s’agir de mettre des mots sur ce que l’on ressent pour mieux se l’approprier, de sensibiliser sur ce mal que l’on n’a pas vu venir, ou d’essayer de convaincre de la réalité de ce que l’on traverse. Souvent, ce sera pour un peu toutes ces raisons.

Si beaucoup franchissent le pas, d’autres hésitent encore. Par timidité, par peur, par crainte des conséquences, parce qu’elles ne savent pas par où commencer. Ou tout simplement parce que le burnout ne leur en laisse pas la possibilité pour l’instant.

Dois-je parler de burnout ?

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Devez-vous parler de votre burnout ? Oui si vous en avez envie. Non si vous ne le sentez pas. C’est aussi simple que ça !

Comme souvent avec le burnout, il n’y a pas une bonne réponse toute faite : cela dépendra de chacun. Je ne peux qu’encourager ceux qui hésitent encore à franchir le pas – je n’ai pas regretté de l’avoir fait, quand j’ai publié ma première vidéo en septembre 2019.

Mais je ne pousserai personne à le faire. C’est un processus très engageant, qui peut demander beaucoup d’énergie à certains, ou au contraire donner de l’énergie à d’autres (on est tous différents, avec des contextes différents). Tout le monde n’a pas la même situation : un tel témoignage peut être reçu positivement dans un environnement, et plus difficilement dans un autre. Et là où partager un témoignage pourra soulager certaines personnes, d’autres n’auront pas ce besoin.

Pour moi en tout cas, ça a été une manière d’aider les autres, en même temps qu’une thérapie. C’est d’ailleurs en partie pour cela que je publie moins souvent des vidéos : j’ai toujours autant envie d’aider les autres, mais il est plus difficile de mobiliser le temps et l’énergie importants nécessaires pour réaliser une vidéo quand j’en ai moins besoin et que mes activités professionnelles m’occupent déjà pas mal.

Pour résumer : faites comme vous le sentez. Si vous n’en avez pas envie ou voyez cela comme une montagne insurmontable, laissez l’idée de côté pour l’instant. Si au contraire vous en avez très envie, vous pouvez commencer à vous demander ce que vous voulez dire, et quelle forme ce témoignage pourrait prendre.

Que dire ?

Le plus souvent, trouver quoi dire n’est pas le principal problème : on a au contraire trop de choses à dire, trop de mots qui veulent sortir. Voici quelques pistes pour vous aider à y voir plus clair :

  1. Déterminez les messages principaux que vous voulez faire passer : ils vous guideront en structurant votre pensée.
  2. Demandez-vous à qui s’adresse votre témoignage pour déterminer les messages qui seront à faire passer ou pas. Vous n’allez probablement pas vous adresser de la même manière à une personne en burnout, à un actif qui en prend le chemin ou à vos proches.
  3. Ne généralisez pas : parlez plutôt de « votre burnout » que du burnout en général, car tous les burnout sont différents. A moins bien sûr de vous être renseigné et de savoir ce qui caractérise le burnout en général !
  4. Ne cherchez pas à tout dire : les choses se bousculent probablement dans votre tête. Vous pouvez très bien vous lancer dans un témoignage fleuve ou une présentation complète et structurée du burnout. Mais le plus souvent, il y a trop de choses à dire (la première vidéo que j’ai écrite pour présenter le burnout en général faisait 2 heures…). D’expérience, le plus simple (pour vous et ceux qui verront votre témoignage) sera de vous concentrer sur un sujet particulier.
  5. Ne vous posez pas trop de questions : ne cherchez pas à rendre la copie parfaite, n’interrogez pas chaque mot, chaque transition et chaque hésitation : faites confiance à votre instinct et à votre premier jet !
  6. Allez-y progressivement : si vous comptez partager plusieurs témoignages, vous allez probablement chercher à ce que le premier témoignage soit le plus abouti possible, et y passer un temps considérable. Sortez-le au contraire sans tarder, et vous vous améliorerez petit à petit à chaque nouveau témoignage : c’est bien plus rapide, beaucoup plus encourageant, ça donne la satisfaction de s’améliorer à chaque fois, et c’est également l’occasion de réaliser que quelque chose qui ne nous semble pas abouti peut en fait très bien convenir aux autres ! (le perfectionnisme étant un trait commun chez les personnes en burnout)

Sous quelle forme témoigner ?

Là aussi, celle que vous voulez !

On pense évidemment à l’écrit ou à la vidéo. Déjà, ces deux moyens proposent une infinité de possibilités ! Vous pouvez écrire un article, un récit, une interview, une fausse conversation… Vous pouvez filmer une interview, un témoignage face caméra, une vidéo mise en scène…

Et les possibilités ne s’arrêtent pas là ! Vous pouvez également le faire sous format audio, visuel, sous forme de dessin, de BD, de musique… Tous les moyens d’expression s’offrent à vous !

D’ailleurs, pour choisir votre moyen d’expression, la question n’est pas vraiment de savoir ce que vous savez bien faire. Alors je sais, votre côté perfectionniste vous poussera vers ce que vous savez faire parfaitement !… et à l’inverse vous freinera si vous avez l’impression de pas être assez « bon ». Mais laissez de côté la question de savoir là où vous êtes « bon » ou pas : ça ne veut de toute façon pas dire grand-chose ! Demandez-vous plutôt ce que vous avez envie de faire, ce qui vous attire, et ce qui portera le mieux le message que vous voulez faire passer.

Pour ma part, alors que je savais très bien écrire et que j’écrivais régulièrement des articles depuis 10 ans, j’ai choisi de partager mon expérience en vidéo, dans laquelle je n’avais que quelques mois de pratique, sans jamais avoir parlé face caméra. Cela me semblait le meilleur moyen de faire passer des émotions, et « d’incarner » une personne en burnout, là où on a souvent l’impression que le burnout est pour les autres. D’un coup, cet autre a un nom, a un parcours, a un visage. Ça me semblait être le choix le plus logique, et je ne le regrette absolument pas !

Si de votre côté vous souhaitez représenter votre vécu en dessin mais avez l’impression de dessiner comme une chèvre (c’est une expression, je n’ai à vrai dire jamais vu de chèvre dessiner), ne laissez pas cela vous arrêter : un dessin n’a pas besoin d’être bien exécuté pour être reconnaissable et pour communiquer des émotions. Au contraire même !

Dois-je protéger ou non mon anonymat ? Et comment ?

Une autre question qui se pose rapidement est celle de l’anonymat : doit-on associer son nom à un témoignage ? Cela peut-il nous nuire personnellement ou professionnellement ?

Là aussi, cela va dépendre. Il faut être clair : oui, un témoignage peut nuire professionnellement. Certains recruteurs peuvent voir un nom associé au mot « burnout » et décider que c’est suffisant pour ne pas embaucher le candidat. D’autres recruteurs en revanche verront la démarche positivement.

Cela dépendra également du contexte de l’emploi dans votre secteur : si vous savez que vous pouvez obtenir du travail en claquant des doigts, vous n’avez aucun souci à vous faire ! Si en revanche chaque entretien décroché est déjà un miracle, mieux vaut jouer la prudence.

In fine, c’est vous qui choisissez ce que vous préférez : si vous êtes à l’aise pour associer votre témoignage à votre nom, allez-y ! Sinon, aucune raison de se forcer !

Quand à la manière de garantir votre anonymat, vous pouvez utiliser votre prénom uniquement, un prénom inventé, un pseudonyme, écrire anonymement sur un média animé par quelqu’un d’autre… La vidéo est évidemment un cas à part, puisque même en utilisant tout cela, il est toujours possible que quelqu’un vous reconnaisse en visionnant la vidéo.

Où publier son témoignage ?

Là aussi, une grande question ! Voici quelques possibilités :

Créer votre propre blog ou site

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Il est aujourd’hui facile de se créer un blog ou un site. Certains services permettent de le faire en quelques clics, d’autres nécessitent quelques heures (voire jours) de configuration. C’est une option intéressante si vous avez l’intention de publier régulièrement sur le sujet. Si vous comptez publier une seule fois pour l’instant, créer votre propre site n’est peut-être pas indispensable.

Concernant les outils pour cela :

  • Vous pouvez créer rapidement une page sur certains services de blogs comme Blogger ou Medium
  • Si vous cherchez plus de fonctionnalités, que vous aimez bidouiller et que vous n’avez pas peur de passer un peu de temps à apprendre son fonctionnement, je vous recommande WordPress, que j’utilise pour tous mes sites (y compris celui-ci). Vous pouvez utiliser WordPress.org si vous voulez gérer l’hébergement de votre site (un hébergement OVH vous permet d’installer WordPress en un clic), ou WordPress.com sinon (ou si vous ne savez pas ce que j’entends par « hébergement »).

Créer une page sur les réseaux sociaux

Il est aujourd’hui possible de partager du contenu de tout type sans avoir de site, à travers un compte Facebook, Instagram ou LinkedIn (c’est plus difficile sur Twitter à cause de la longueur maximale des messages). Vous pouvez même vous essayer à Pinterest, Snapchat ou TikTok, qui proposent encore d’autres expériences.

Deux choses sont à garder à l’esprit avant de créer une page :

  • Le public et l’utilisation de ces plateforme : LinkedIn est par exemple utilisé pour un contenu professionnel (qui laisse peu de place aux pseudonymes), TikTok est plutôt fréquenté par des adolescents…
  • La construction de l’audience : construire un public pour une page prend du temps (à la fois le temps que vous y passerez et du temps en mois pour construire l’audience petit à petit). Rien d’impossible, mais il s’agit là aussi d’une solution à envisager uniquement si vous avez l’intention de poster pendant un certain temps, et pas juste une fois.

Créer une chaîne YouTube (ou Dailymotion, ou Vimeo…)

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Si vous voulez partager une vidéo, le plus simple, est de créer un compte sur une plateforme d’hébergement vidéo. Je n’en dirais pas beaucoup plus, puisque le processus est assez simple et rapide. Mais là aussi, l’audience ne se construit pas comme cela, et votre vidéo ne se retrouvera pas miraculeusement proposée à toutes les personnes qui tapent « burnout » sur la plateforme.

Utiliser un média existant

Si vous n’êtes pas sûr de publier plusieurs fois, ou si vous n’avez pas envie de vous embêter avec tout cela, vous pouvez aussi publier votre témoignage à travers un média existant : blog, chaîne YouTube, média au sens large… Il en existe de toutes sortes, généralistes ou spécialisés, à petite ou grande échelle.

Je peux vous recommander deux types de médias :

  • Les médias spécialisés dans votre domaine : il existe probablement des newsletters, magazines et blogs dédiés à votre secteur d’activité. Si vous comptez partager un témoignage parlant de la manière dont votre métier a contribué à votre burnout, cela peut les intéresser, car le sujet est rarement traité, et sera en plus particulièrement adapté au public qu’ils ciblent.
  • Les médias spécialisés dans le burnout : ce ne sont pas les sites, blogs et chaînes qui manquent sur le burnout. Vous pouvez toujours demander à votre média préféré s’il serait intéressé par publier votre témoignage. Je profite d’ailleurs de cet article pour ouvrir le Journal du Burnout (la chaîne YouTube et ce blog) aux témoignages extérieur ! Si ça vous intéresse, je vous en dis plus juste en dessous 🙂

PS : que vous sollicitiez un média généraliste ou spécialisé, petit ou grand, dont vous connaissez l’auteur ou non, ne le prenez pas personnellement si votre témoignage est refusé (ou si vous n’avez pas de réponse). Les personnes qui les gèrent n’ont pas forcément le temps, ils peuvent avoir l’impression que votre témoignage est redondant avec un autre contenu récent, qu’il ne colle pas à la charte éditoriale, ne pas être ouverts aux témoignages extérieurs pour l’instant… Donc ne cogitez pas sur ce que vous avez « mal fait » (vous n’avez probablement rien fait de mal), et passez à la suite 🙂

Vous souhaitez diffuser votre témoignage à travers le Journal du Burnout ?

Au fait…

Vous ne devez rien à personne. Je n’insisterai jamais assez dessus ! Vous ne devez rien aux personnes que vous êtes susceptibles d’aider. Vous ne me devez si vous me promettez de m’envoyer un témoignage.

Bien sûr, il est normal d’avoir envie d’aider les autres, et de vous en tenir à ce que vous avez annoncé. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de votre propre santé, jamais. Partager votre expérience pourra aider certaines personnes, et c’est tout ce que je souhaite à tous, mais personne ne se sentira plus mal parce que vous ne publiez pas votre témoignage ou que vous le publiez plus tard que prévu.

Il m’a fallu du temps avant de m’en rendre compte quand j’ai commencé à publier mes vidéos : je me mettais une pression importante pour sortir des vidéos dans les délais que je m’imposais. Cela me pesait vraiment et, in fine, ne faisait qu’empirer les choses pour moi.

Assurez-vous donc que vous agissez poussé par un élan de motivation, pas poussé par des contraintes que vous vous êtes imposées vous-même.

Photo by Jude Beck on Unsplash

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Pierre Simonnin

Entrepreneur, j'ai moi aussi connu les "joies" du burnout, et j'ai choisi de partager cette expérience pour aider à faire connaître et reconnaître cette maladie encore trop méconnue.

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