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Mis à jour le 5 octobre 2021

Septembre 2019, je viens de sortir ma première vidéo sur le burnout. Comme ça, pour voir, parce que j’ai envie, j’ai besoin de partager ce que je traverse. Et là, les vues s’emballent, les retours sont dithyrambiques. Mais dans ce tapis d’éloge inattendu, un commentaire attire mon attention : c’est un représentant d’une association luttant contre le burnout, qui me dit en substance « très bien votre vidéo, sauf quand vous dites que le burnout est une maladie… Ce n’est pas une maladie, je ne peux pas vous laisser dire ça ».

Ce commentaire n’effacera heureusement pas dans mon esprit tous les autres, et toutes les personnes qui m’ont dit que, en prenant la parole, je les avais aidées, je leur avais du bien – même un tout petit peu. Mais il laissera tout de même durablement une question : peut-on dire que le burnout est une maladie ?

Si bien qu’un an plus tard, j’ai décidé de traiter le sujet dans une vidéo ! Pas pour dire que j’ai raison : le sujet est en fait complexe, et chercher à le « trancher » n’a pas vraiment de sens – surtout quand, en face, c’est l’Organisation Mondiale de la Santé qui est en désaccord avec moi. Mais juste pour expliquer pourquoi utiliser le mot « maladie » pour le burnout ne me semble pas déplacé. Et pourquoi on aurait même intérêt à l’utiliser plus souvent !

Le burnout est-il une maladie ? – Le Journal du Burnout #16

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Les réactions à la vidéo

Cette vidéo n’était pas uniquement l’occasion de donner mon avis : c’était aussi une manière d’interpeller, et de demander aux victimes de burnout et professionnels leur avis sur le sujet. Cela a donné des discussions passionnantes ! Je trouvais dommage de voir ces échanges enrichissants se perdre dans les limbes des réseaux sociaux. J’ai donc décidé d’essayer quelque chose de nouveau, en répertoriant ci-dessous les commentaires obtenus (certains anonymes, certains d’autres blogueurs et professionnels du burnout).

Le burnout N’EST PAS une maladie

Certains se rangent du côté de l’OMS, et préfèrent considérer l’épuisement professionnel comme un syndrome :

Marie Pezé, coordinatrice du réseau souffrance-et-travail.com (lien)

  • « Ce ne sont pas des considérations lexicales mais scientifiques. Un syndrome est un ensemble de symptômes fréquemment associés. Un syndrome grippal, par exemple, associe une fièvre élevée, des courbatures et un mal de tête, un syndrome peut être présent dans des maladies différentes. »
    • Ma réponse : « Syndrome et maladie sont cependant fréquemment associés. Que le burnout désigne un syndrome et par extension une maladie, ou vice-versa, ne me semble pas invraisemblable ! »

Catherine Py, coach et blogueuse sur Envol&Moi (lien)

  • « Personnellement j’ai beaucoup de mal à parler de maladie, même si je comprends et adhère aux raisons que tu évoques ici pour l’utiliser. Je n’aime pas utiliser ce terme, il me dérange. J’ai du mal à le considérer comme tel. C’est pour moi une résultante de plusieurs choses : un contexte, une histoire, des croyances, etc., qui créent « la maladie » comme un signal, un déclencheur bien que les effets sur le corps soient indéniables. Enfin c’est mon ressenti ! »
    • Ma réponse : « Je comprends tout à fait ! Tout comme il y a des gens qui sont choqués viscéralement que l’on puisse faire des parallèles entre burnout et dépression (qui sont différents, on est bien d’accord), alors que personnellement ça ne me fait ni chaud ni froid ! Quand au fait que le burnout soit dû à nos choix et notre environnement… c’est vrai de beaucoup de maladies, en fait 😊 »

Témoignages anonymes

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  • « Je pense que l’OMS a déclaré en février 2020, que le burn out et l’épuisement professionnel n’étaient plus reconnus comme maladie… à revérifier. »
    • Ma réponse : « Tout à fait, c’est ce que je dis au début de la vidéo. Mais j’y explique aussi pourquoi cela ne clot pas forcément le débat. »
  • « Ce n’est à mon sens pas une pathologie, c’est une exacerbation des croyances autour du travail et de sa place dans notre vie. Le burn out est une expérience que j’ai fait il y a 8 ans de cela avec un an d’arrêt… C’est ce que moi j’ai compris du burn out. »
  • « Avant tout , il me semble que le Burnout est un syndrome qui visiblement défini un état de burn out. De plus, suivant les symptômes développés durant cet ensemble de symptômes, on peu développer une ou plusieurs pathologies tel que la dépression, troubles digestifs, dermatologiques, cognitifs, etc. »
  • « C’est un syndrome car les causes sont multifactorielles et propres à chaque personne »
    • Ma réponse : « C’est effectivement la position « officielle » sur le sujet. Mais au-delà de l’utilisation de tel ou tel terme, qui relève d’un débat technique qui nous dépasse, c’est l’idée derrière ce terme de « maladie » que je trouve intéressante 🙂 »
  • « Formellement, on n’est pas malade du BO. Il s’agit d’une conséquence, certes grave, d’une exposition à un stress prolongé et chronique. Maintenant, il s’agit d’un mal et/ou d’une maladie de notre société, lié au fonctionnement de nos structures de travail et d’organisation sociale. Ceci dit, les impacts sur le corps sont de l’ordre de la maladie. Ils peuvent en partie être en objectivés : taux de cortisol, immunité en berne, libido dans les talons, règles irrégulières, etc. Quant à la dimension subjective, elle est selon moi très importante ! Le ressenti de chacun.e devrait davantage être prix en considération. Nous sommes notre propre baromètre en termes de ressenti énergétique. »
    • Ma réponse : « J’aime beaucoup ce que vous dites sur le ressenti, merci ! Effectivement, si l’on se sent malade en pratique, peu importe où l’on classe ce « mal », la priorité est de se soigner ! Je nuancerais juste un peu vos premiers points, dans la mesure où le burnout n’est pas uniquement dû à un stress prolongé, ou au fonctionnement de l’entreprise : il s’agit de cas particuliers, ou au moins de causes parmi d’autres. Je considère pour ma part que le burnout est causé par un déséquilibre prolongé entre nos charges et nos ressources. Et ces charges et ressources peuvent être très variées ! »
  • « J’ai fait un Burn out en 2017. J’ai du mal à dire que c’est une maladie, même s’il conduit à la maladie (dépression). Le fait de me dire malade m’aurait complètement déresponsabilisé, alors que je me suis investie dans ma guérison. Oui je parle de guérison, donc cela va dans le sens de ton propos. Rien de contradictoire. Tout est dans la perception de chacun et ne surtout pas trancher dans un sens ou un autre. Cela ferait plus de mal que de bien. Je suis devenue ensuite sophrologue pour accompagner les personnes qui souhaitent sortir de leur BO avec des outils simples et extrêmement efficaces. J’ai ainsi trouvé un métier que j’adore. Merci au BO. »
    • « Merci, c’est génial de pouvoir dire merci à notre burnout ! 😊 Effectivement, le but n’est pas d’entrer dans le dogmatisme en imposant ou refusant un terme à des personnes qui ont déjà bien d’autres choses à penser ! Je ne suis en revanche pas tout à fait d’accord quand vous dites qu’une maladie déresponsabilise le malade : dans toute maladie, le malade est le premier responsable de sa guérison ! En acceptant de consulter, de se faire soigner, en appliquant les prescriptions, en se reposant, en prenant un éventuel traitement… Rien ne peut se faire sans le malade ! »

Le burnout peut être considéré comme une maladie

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Il y a cependant une large majorité qui affirme qu’on peut bien considérer le burnout comme une maladie. Pour certains, il n’y a pas de doute : le burnout EST une maladie. Pour d’autres, le sujet n’est pas là. Pour moi, peu importe que le burnout soit ou non techniquement une maladie : en termes de santé, on fait des abus de langages quasiment tous les jours ! L’essentiel est plutôt d’ACCEPTER l’utilisation du mot maladie pour le burnout, qui pourrait faciliter son acceptation par tous. Voici les commentaires reçus sur le sujet :

Astrid Le Fur, coach et blogueuse sur partagetonburnout.fr (lien)

  • « Merci Pierre d’évoquer ce sujet. Moi aussi je dis que c’est une maladie, parce que la reconnaissance, c’est primordial pour les personnes qui le vivent. Ce n’est pas dans les listes parce que cela reprend les symptômes d’autres maladies déjà référencées… OK. Mais ce n’est pour moi qu’une question administrative qui cependant complique la compréhension et les capacités de résilience des personnes touchées. Mettre des mots sur ce que nous vivons est important pour remonter la pente et prendre les bonnes actions pour aller mieux. »
    • Ma réponse : « Merci Astrid ! Totalement d’accord avec tous tes points ! Je vois le refus de le considérer comme une maladie comme un blocage administratif, un chipotage politique, qui n’enlève rien à la réalité : le burnout correspond à la définition d’une maladie. Et ne pas le considérer comme tel ne peut qu’amener du flou, de l’incompréhension et de la souffrance… Et franchement, ce n’est déjà pas ce qui manque quand on est en burnout 😅 »

Camille, de Travail en Questions (lien)

  • « Hum spontanément je parlerais aussi de maladie et je trouve qu’on a d’ailleurs tendance à minimiser (et même parfois nier ?) le burn out (un peu comme la dépression d’ailleurs à coup de « mais faut s’endurcir », « c’est dans la tête tout ça », « faut positiver », « faut se bouger » …) mais je ne m’étais jamais vraiment posée la question de est-ce que c’est une maladie ou pas. Je vais aller voir ta vidéo c’est un sujet qui m’intéresse 🙂 »
    • Ma réponse : « Merci Camille ! C’est en effet une partie des points que je développe dans la vidéo : on ne dit pas à une personne qui a la grippe de se bouger : on sait qu’il faut du temps et du repos. Mais bizarrement, pour le burnout, tout le monde semble savoir mieux que le malade lui-même ce qu’il faut faire… Pire : certains pensent même savoir mieux que les médecins… J’avais été choqué par le témoignage d’une burnie qui racontait que son copain la harcelait pour qu’elle se bouge, et que le remède préconisé par les médecins (= se reposer) ne pouvait selon lui pas être une solution à quoi que ce soit… Mais à l’époque où tout le monde s’improvise médecin et épidémiologiste pour dire ce qu’il faudrait faire face au Covid, j’imagine que ce genre de comportements ne devrait plus nous étonner… »
    • Réponse de DouceurDeVivreAuCoeur : « En plus que c’est impossible de se reposer après diagnostic. Le cerveau est en ébullition constante. Peu de personnes imaginent l’enfer que c’est. »
  • Réponse de Camille : « 😕 ça ne m’étonne pas, c’est encore plus culpabilisant de se faire secouer alors qu’on a besoin de se reposer (et qu’en général la petite voix dans notre tête nous reproche déjà bien souvent et bien assez ce « repos »). Allez, tous et toutes au repos 😜 »
    • Ma réponse : « C’est sûr qu’on n’a besoin de personne pour culpabiliser, on arrive très bien à le faire de nous-mêmes… »

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  • « J’ai bien aimé l’effet « télécommande » ^^ J’aurais plutôt tendance à penser que le burn out est une maladie (on parle d’ailleurs « d’arrêt maladie ») et même si personnellement j’ai eu du mal à l’accepter cette « maladie » je crois que de poser ce mot a aussi légitimé d’une certaine manière mon ressenti et m’a permis d’accepter d’être suivie et de me soigner. Un des points « problématiques » que tu soulignes d’ailleurs bien c’est le temps de « guérison » d’autant plus dans un monde où tout semble (devoir ?) aller de plus en plus vite et dans lequel on te répète que « quand on veut on peut », « que tout est question de volonté » et qu’on peut (doit ?) tous et toutes devenir « la meilleure version de nous même » (rimant bien souvent avec sourire et dynamisme à toute(s) épreuve(s)) (mais je m’éloigne peut-être un peu du sujet^^) »
    • Ma réponse : « Merci ! Pour la télécommande, c’était pour mettre en avant l’idée qu’il est facile de sortir des réponses absolues d’un air assuré, mais que la réalité est souvent plus complexe… et que l’intérêt même du sujet peut être ailleurs ! Et je suis à 100% d’accord avec le constat sur toutes ces injonctions que l’on reçoit… A une époque, j’étais très réceptif à toute cette rhétorique de « développement personnel » uniquement tourné vers le succès, le « quand on veut on peut »… Une sorte de rêve américain, en fait. Depuis mon burnout, j’en suis largement revenu, et je ne peux plus voir ce genre de chose en peinture (ou en citation sur Instagram, plutôt…). Et j’ai découvert que le développement personnel, ça ne consistait pas (uniquement) en la recherche perpétuelle d’une plus grande performance, mais aussi dans un meilleur alignement avec soi ! Être bien dans ses baskets, en somme. »

Lilifamili, nathuropathe (lien)

  • « Ce n’était pas une erreur monumentale de le dire car c’est une extrême souffrance… Le burn out est un processus. Et ce processus nous amène au déclenchement de symptômes physiques, psychiques et mentaux… DONC une/des maladies. Je souligne un point important : le burnout n’est pas seulement professionnel. Aussi, au niveau privé, social et racial !!! »
    • Ma réponse : « Merci ! Effectivement, le burnout n’est pas uniquement professionnel : il peut être causé par une cause majoritaire (on parle de burnout professionnel, burnout parental, burnout étudiant…), mais la plupart du temps, il est causé par une multitudes de facteurs issus de tous les aspects de notre vie, pro ET perso. La raison pour laquelle je parle « d’épuisement professionnel » est simplement qu’il s’agit de la traduction officielle de « burnout » en français. Mais je précise que je suis en désaccord total avec l’OMS, qui prend la peine de préciser sur son site : « Le terme de burn-out ou d’épuisement professionnel désigne spécifiquement des phénomènes relatifs au contexte professionnel et ne doit pas être utilisé pour décrire des expériences dans d’autres domaines de la vie ». C’est pour moi une aberration que d’essayer de séparer artificiellement ces sujets intimement liés. »

Charlotte Desrosiers Natral, du podcast Pourquoi Pas Moi (lien)

  • « Aucun doute sur le fait que ça soit une maladie mentale. En effet le fait que ça soit une maladie pro peut se discuter. Car trop souvent les personnes mettent tout sur le dos de leur employeur. On ne peut pas reprocher à son employeur de ne pas être à sa place. Il y a une différence entre harcèlement et burn out, je pense que souvent le malaise vient de là 😉 »
    • Réponse de lilifamili : « On peut vivre un burn out et le harcèlement en même temps 😉 »
    • Ma réponse : « Une maladie mentale ? 😱 Il est fort probable que la définition s’applique, en effet, mais déjà que la « santé mentale » est un gros mot pour la plupart des gens, je ne vais pas commencer à parler de maladie mentale, je vais me mettre des gens à dos 😅 Plus sérieusement, je trouve hyper intéressantes les questions subsidiaires amenées par cette discussion (maladie professionnelle, maladie mentale…), mais c’est un terme que je traite avec énormément de prudence. D’ailleurs, je réaliserai prochainement une vidéo sur la santé mentale au sens large, pour essayer de dédramatiser le sujet. Enfin, je rejoins lilifamili sur le fait qu’un burnout est souvent un « package » avec des causes qui viennent d’un peu partout : entourage, choix perso, contenu du travail… mais l’employeur, le manager et les harceleurs aussi peuvent faire partie de cette liste, et ce n’est pas de se dédouaner que de le dire ! »

Julie, de mademoisellejuju (lien)

  • « Je pense en effet que le burn out est une maladie mais c’est encore difficile de la nommer ainsi pour moi… levons le tabou pour qu’il soit mieux pris en compte et considéré 💪 merci 🙏 »

Michel Tanguy, coach professionnel (lien)

Témoignages anonymes

  • « Afin de répondre à cette question, effectivement, il faut définir ce qu’est une maladie. Internet est magique, il nous donne des pistes. J’ai trouvé cela :  » Il est très difficile, sinon impossible, de poser les limites entre la santé et la maladie, entre l’état normal et l’état anormal. D’ailleurs, les mots santé et maladie sont très arbitraires. Tout ce qui est compatible avec la vie est la santé; tout ce qui est incompatible avec la durée de la vie et fait souffrir est maladie [it. ds le texte]. (La définition de la maladie a épuisé les définisseurs). Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 270.  » (source : https://www.cnrtl.fr/definition/maladie) et si « La définition de la maladie a épuisé les définisseurs », ne nous épuisons pas plus, nous, les épuisés du BO. 😉 Si la maladie est le contraire de la santé, alors oui, nous sommes malades. Mais il est vrai que j’ai bien du mal à me décrire/sentir ainsi. Je me sens plus comme ayant subi une blessure profonde, une fracture complexe, qui laissera des cicatrices visibles et invisibles. Comme après une fracture, nous connaissons une consolidation, plus ou moins de bonne qualité et en conservant une fragilité certaine. Donc, ma réponse est : je ne suis pas victime d’une maladie, mais d’une blessure profonde. Maintenant, je vais pouvoir écouter votre vidéo et confronter votre avis au mien 😉
    Après écoute : « reconnaître au burnout ce titre de « maladie », c’est un pas vers une meilleure considération », c’est vrai, et même, plus que vrai ! Et si le BO était reconnu comme maladie professionnelle, cela serait une très grande avancée. Vous avez parlé aussi de « diagnostic » s’attachant, normalement à une maladie, là, il y a un énooooorme travail à faire du côté des médecins. Alors, je veux bien que, officiellement, le BO soit reconnu comme maladie, ce satané BO qui reste pour moi une blessure profonde 🙂 »
    • Ma réponse : « Un grand merci pour ce magnifique commentaire étayé, constructif, sourcé et intelligent ! Je suis d’autant plus ravi que nous arrivions aux mêmes conclusions 🙂 Et je suis par ailleurs totalement en phase avec le fait qu’il y a beaucoup d’arbitraire et d’interprétation à faire pour répondre à la question « le burnout est-il une maladie ». Je n’essayais pas de répondre à cette question dans ma vidéo, mais plutôt d’argumenter sur « pourquoi on devrait un peu plus considérer le burnout comme une maladie ». »
  • « Là où « l’étiquette » maladie peut être mal comprise c’est que mine de rien c’est tout un processus personnel qui nous a amené à ce point précis. Pas en connaissance de cause, mais juste en ne s’écoutant pas, en ne prenant pas le temps de voir / entendre les symptômes. En repoussant sans arrêt ses limites sans voir ou prendre en compte les effets néfastes, en se disant simplement que tout ira bien ou mieux. Jusqu’au jour fatidique où tout s’écroule. Mais si c’est une maladie enfin je l’ai vécu comme tel. Incompréhension, besoins d’aide, impossibilité de remonter une pente qu’il a été si facile et pourtant si long de dégringoler. Aujourd’hui ils utilisent le terme syndrome (et pourtant dans la définition de symptôme on retrouve le liens avec le terme maladie). Mais il y a eu des cas de reconnaissance de maladie pro pour BO. La « démocratisation » du burnout est là le vrai problème à mon sens. C’est presque devenu à la mode, une semaine moins bien hop je suis au bord du burnout. J’ai trop travaillé cette semaine je crois que je vais faire un burnout. Il est là le réel problème d’incompréhension qui touche cette maladie / syndrome. Le terme BO est aujourd’hui utilisé en auto-diagnostique quand fatigue ou autre à la différence de posé par un médecin. »
    • Ma réponse : « Merci ! Oui, le malade a probablement plus de « responsabilité » dans son burnout que dans la plupart des autres maladies (mais toujours inconsciemment, évidemment – une responsabilité subie, en somme). Mais il ne faut pas oublier que beaucoup de maladies ont aussi une composante comportementale et environnementale ! Quelqu’un qui attrape froid en restant trop longtemps dehors en T-shirt n’aura aucun problème à dire qu’il est malade, alors qu’il n’y a aucun virus, et que sa maladie est uniquement causée par son comportement (rester trop longtemps dehors) et l’environnement (le froid). Et oui, la « démocratisation » (ou devrais-je dire le détournement) du burnout est un vrai problème. Entre ceux qui se disent en burnout un jour sur deux, ceux qui pensent que burnout = grosse semaine, et ceux qui passent « à deux doigts du burnout » pour un oui ou pour un non, il y a un paquet de c*nneries utilisant le mot « burnout » dites chaque jour. Ce qui, évidemment, contribue largement à la désinformation sur le sujet. Mais je ne parlerais même pas d’auto-diagnostic dans ce cas, dans la mesure où les personnes elles-mêmes prennent le burnout à la légère et n’auraient jamais l’idée d’utiliser le mot « diagnostic » ou d’aller voir un médecin pour ça… »
  • « Le burn-out est une maladie. Elle vous prend de vitesse, et peut conduire à la pire des issues. On ne la voit pas venir. Elle Associe épuisement, remise en question, perte de confiance en soi. »
  • « Pour moi qui vit ce burn-out depuis 16 mois, c’est une maladie. Car depuis, je n’ai toujours pas repris une guérison à 100%… Difficile à faire croire aux autres. C’est si long, mais je crois aussi que notre mental en a pris un coup… La peur est toujours là, nous sommes marqués, peut être à vie… Oui c’est une maladie invisible. »
    • Ma réponse : « La plupart des maladies est invisible, mais ça « passe » mieux pour certaines maladies que pour d’autres, malheureusement… »
  • « Pour moi, c’est bien une maladie, tout comme l’alcoolisme est bien une maladie. Un diagnostic est posé et en effet cette maladie ne doit pas être prise à la légère et être soignée comme tout autre maladie. »
  • « Moi je ne savais pas que c’était une maladie! Mais le mot burnout est un effet de mode pour beaucoup… pour le vivre et avoir été dans le DÉNI pendant plus d’un an et demi n’avoir pas écouté mon corps, eh ben d’un coup il a lâché… Boom ! Mais au moins si j’avais un peu de considération ça serait top et pour tous et toutes qui le vivent 💪🏼☘️ »
    • Ma réponse : « C’est effectivement la triste réalité pour beaucoup de personnes qui passent par là : déni, brutal retour à la réalité, manque de compréhension autour d’eux… Accorder ce mot « maladie » serait déjà un petit pas vers une meilleure considération du burnout. »
  • « Pour moi le BO est une maladie mais non reconnue par la CPAM puisque le médecin indique sur l’arrêt de travail ‘dépression’ ou autre du même genre… Oui c’est un mal silencieux !! »

Retrouvez plus de témoignages !

  • « Oui moi je dis que je suis malade… »
  • « Je dis aussi « quand je suis tombée malade » ce n’est pas par pudeur c’est ce que je vis. »
    • Ma réponse : « C’est effectivement une réalité : difficile de ne pas se sentir malade quand on est en burnout ! »
  • « Bien sûr que c’est une maladie, mais si difficile à admettre. »
    • Ma réponse : « C’est justement pour moi « l’intérêt » de dire que c’est une maladie : personne ne fait un « déni de grippe »… Il n’y a pas de raison de faire un déni de burnout ! (enfin ça c’est la théorie, on est tous bien placés pour savoir qu’il y a encore un fossé avec la pratique 😅) »
  • « Au vu de la définition du Larousse, c’est une maladie et celui qui le vie est malade comme un chien. La grippe fait moins de dégâts. »
    • Ma réponse : « Sans entrer dans un classement de « gravité » des maladies qui n’aurait pas forcément beaucoup de sens, je suis d’accord que, selon la définition d’une maladie, le burnout en est une. Mais la position officielle (notamment celle de l’OMS) est que ce n’est PAS une maladie (ils le mettent même en gras sur leur page). C’est cette ambiguïté (voire cette schizophrénie) que je voulais aborder dans cette vidéo. »
  • « Ta vidéo est très pertinente. Le problème est que le burn out n’est pas toujours reconnu par la communauté médicale. La plupart des médecins (généralistes et psychiatres) que j’ai rencontrés ne reconnaissent pas vraiment l’existence du burn out. J’en viens moi même à douter de moi, je me remets en question. Je n’arrive pas à trouver quelqu’un qui me comprenne vraiment. Un coup on va me dire « c’est une dépression prenez des antidépresseurs », un coup « non pas de dépression mais faites du sport ». J’ai rencontré les 2 écoles. Ça fait 4 mois que je suis en burn out et à entendre les médecins si je suis toujours comme ça c’est de ma faute : ou bien parce que je refuse les antidépresseurs (je ne me trouve pas déprimée je ne vois pas l’utilité), ou bien parce que je ne fais pas de sport (je marche un peu, un peu de vélo aussi, mais pas l’énergie de faire du « sport »). Personne ne me dit : c’est NORMAL ça peut prendre du temps, détendez-vous, prenez soin de vous, etc. Mon entourage ne comprend pas non plus mon état… A force, je commence à culpabiliser de ne pas aller mieux, effectivement !!!! »
    • Ma réponse : « Merci ! Oui, c’est un sujet très délicat… D’un côté, les professionnels de santé sont essentiels dans le traitement du burnout : pour le détecter, l’accepter, le traiter… De l’autre, il vrai que beaucoup de professionnels de santé ne connaissent pas le burnout, n’y pensent pas ou, pire, le prennent de haut. Il faut dire que beaucoup n’ont jamais entendu ce mot « burnout » en école de médecine, et que l’OMS déploie suffisamment d’efforts pour marteler que ce n’est pas une maladie. Alors pour certains médecins, ce n’est pas un vrai sujet… Utiliser, assumer, reconnaître ce terme de « maladie » pour le burnout, ce serait pour moi un premier pas dans la bonne direction. »
    • Sa réponse : « Au début je ne voulais pas non plus parler de « maladie » mais de « trouble de l’adaptation ». Mais finalement je suis d’accord avec toi. Je pense que la reconnaissance en tant que « maladie » légitimerait d’un point de vue médical, quand la simple qualification en « trouble de l’adaptation » suggère implicitement qu’il suffit de modifier son comportement/son environnement (et donc un peu de notre fameuse BONNE VOLONTÉ) pour que tous les symptômes disparaissent… Pour être honnête, quel intérêt cette société capitaliste basée sur la croissance aurait à reconnaître le burn out comme maladie ? Ce serait reconnaître sa propre folie… Ça n’a pas de sens ! Voilà pourquoi je pense qu’il y a tant de résistance à la reconnaissance de cette pathologie. »
  • « À mon sens, dès lors que les fonctions physiques et psychiques sont altérées, et c’est le cas avec le burn-out, il ne s’agit pas d’autre chose que d’une maladie. »
  • « Bien sûr que c’est une maladie : symptômes clairs au début, période de traitement et guérison à la fin – schéma similaire non ? »
  • « Pour le vivre, c’est une p***** de maladie car on le subit ! On traîne au lit comme si on avait la grippe, on est HS, on est déconnecté, on cherche du réconfort et on n’attend qu’une chose… la guérison !!! »
  • « Je considère le burn out comme une maladie »
  • « Le BO n’est pas reconnu comme maladie professionnelle, effectivement. Je considère pour ma part qu’il s’agit bien d’une maladie conséquence d’un trop plein de stress, d’investissement pro et/ ou perso. Je suis sur la voie de la guérison, je reprends le boulot en décembre après 14 mois d’arrêt. »
  • « Pour moi c’est une maladie car je me sens physiquement diminuée, épuisée encore tellement après un an d’arrêt-maladie. Si le burn-out n’était pas une maladie, pourquoi l’OMS l’a reconnu comme telle ? Et pourquoi aurions-nous besoin d’un certificat médical pour nous permettre de nous soigner ? La question ne se pose plus en ce qui me concerne, l’admettre est déjà un 1er pas vers la guérison 🤞🏼🦋✨ Merci Pierre 😊👍🏼 »
  • « L’altération durable des fonctions cognitives que l’on subit durant le Burn out suffit à considérer celui-ci en tant que maladie à part entière. Juste au cas où la fatigue physique et nerveuse, toutes deux chroniques, ne seraient pas suffisantes pour justifier ce qualificatif de maladie. Oui le Burn out est une maladie, et pour ceux qui n’y croient pas, je ne leur souhaite, malgré tout, pas l’expérience. On aura beau essayer de se justifier… il faut le vivre pour prendre la pleine dimension de cette chose qui nous terrasse réellement. »
    • Ma réponse : « Merci pour cette contribution pertinente et mesurée ! Même s’il est extrêmement douloureux d’être face à ce genre d’incompréhension, c’est justement notre souffrance qui nous amène à ne souhaiter cela à personne – ce serait inhumain. Mais effectivement, il faut le vivre pour le comprendre. Il reste bien sûr possible de l’accepter sans tout comprendre : certains y arrivent très bien… d’autres non, malheureusement. »
  • « Pour moi aucun doute possible, c’est une maladie. C’est réellement comme ça que je le vis. D’ailleurs mon burn-out a été reconnu en maladie professionnelle. Pour l’instant le BO n’est pas reconnu officiellement comme une maladie mais on y viendra forcément. Sinon pourquoi il y aurait déjà des reconnaissances en maladie professionnelle ? Pour moi les personnes qui nient l’aspect pathologique du BO manquent de discernement. »
    • Ma réponse : « Oui, je pense également que le burnout sera in fine reconnu comme maladie ! »
  • « Quand le médecin a posé le diagnostic de burn out j’ai eu du mal à réaliser . J’étais dans le déni. Et au fil des mois il a commencé à utiliser le terme  » maladie »  » vous êtes malade » …c’est grâce à ce réel terme posé, que j’ai pris conscience de ce qui m’arrivait et de la nécessité de me « soigner  » puisque j’étais  » malade ». »
    • Ma réponse : « Merci pour ce témoignage ! Effectivement, vous n’êtes pas la première personne à me dire que c’est l’utilisation de ce terme « malade » qui vous a petit à petit fait prendre conscience de la nécessité de vous soigner. C’est pour ça qu’il est pour moi d’autant plus important d’accepter d’utiliser ce terme ! »

Envie de témoigner vous aussi ?

  • « Depuis que j’ai lu votre question, elle me trotte dans la tête… je n’ai pas envie de me dire que je suis malade, mais comment définir autrement ce que je vis ? Mon corps, pour de multiples raisons, n’a plus d’énergie . Dimanche je suis allée à un cours de fitness d’une heure, et en rentrant j’étais contente de mon cours mais très vite j’ai eu fort mal à la tête et ai dormi deux heures. Lundi énergie zéro. J’ose à peine m’inscrire pour le cours de dimanche prochain. Mes nuits sont améliorées par la cpap, mais je m’éveille courbaturée, espérant faire quelque chose des trois/quatre heures devant moi avant de. faire une sieste dans le canapé. J’ai des douleurs au niveau du sternum, mal à la tête, et bâille même en promenant le chien, ou en voiture, au point que mes yeux pleurent. Bref, après 8 mois d’arrêt, on ne peut pas dire que mon corps suive… J’appelle ça une maladie. »
  • « La dépression et une maladie, pour moi le burn out au même titre en est une. »
  • « Le burn out est une maladie selon moi mais très mal reconnue. Nous sommes fricassés dans le principe d une maladie classique… voire bien pire car notre cognitif est très touché. Il prend beaucoup de temps et il est impossible d’accélérer la guérison même avec beaucoup de volonté. Merci pour cette vidéo Pierre. »
  • « Bien évidemment que c’est une maladie. Je pense que le chemin est encore long pour qu’elle soit reconnue maladie professionnelle. C’est tellement plus simple comme cela : les personnes qui vous ont épuisée sont ainsi dédouanées et continuent comme si de rien n’était… elle est pas belle la vie… »
  • « Pour moi aussi, je considère cela comme une maladie ! Et une reconnaissance du burn out comme tel empêcherait les considérations genre « il est fragile », « il ne sait pas gérer le stress »… qui amènent culpabilité et honte à celui qui en est affecté !! »
  • « Je pense aussi que c’est un déclenchement de maladie. Il détruit le corps, un épuisement total. J’ai demandé de l’aide à mon assistante sociale. Qui m’a répondu : « arrêtez d’être dépressive sinon je vous retire vos filles ». Pour moi, ce n’est pas une dépression mais un très grand épuisement dû au stress… Je suis intolérantes aux médicaments, donc on me dit « pas de traitement = pas de maladie ». Effectivement, mes troubles ne se voient pas. Mais je marche 2 km et je dois me reposer 2 h, mal au dos, troubles digestif etc. »
    • Ma réponse : « Merci pour ce témoignage ! C’est extrêmement violent ce qu’elle vous a dit… Mais malheureusement, ça ne m’étonne même pas, tant le sujet est mal compris. Le burnout et la dépression partagent un certain nombre de symptômes, et un burnout peut parfois mener à la dépression, mais ce sont deux maladies bien distinctes. Quant au fait que ce soit une maladie invisible, je n’arrive pas à comprendre que certains s’arrêtent à cela : y-a-t’il besoin de voir une personne souffrir pour accepter qu’elle souffre ? C’est un sacré manque d’empathie… »
  • « Lorsque ça m’est arrivé, j’étais dans un état second et je me trouvais malade…
  • ils banaliseront toujours, de toutes façons alors que nous sommes si nombreux à avoir été touché. »
  • « Merci pour vos vidéos qui sont très bien faites : elles nous permettent de mieux comprendre ce qui nous arrive. Pour moi le burnout est bien une maladie, maladie qui doit être longue à soigner… »
  • « Un événement qui conduit , comme c’est mon cas, à un arrêt de travail de plusieurs mois, à la prise d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, à la consultation d’un psychiatre, c’est quoi sinon une maladie 😷 ? »
  • « Entièrement d’accord… d ailleurs on peut le constater dans le taux d’hormones. »
  • « SI le burn out n’est pas une maladie .. il en cause beaucoup dû au stress généré ! Dépression et autres maux causés par le stresss… Donc ça devrait être considéré comme maladie car il est indispensable de pouvoir prendre une pause et permettre au corps et à l’esprit de se remettre (comme les maladies 🤔…). On a besoin d’accompagnement psychologique.. physique.. (comme les maladies) pour parer ces détresses/déficit/anémies de vitamines, minéraux et autres (comme les maladies) et comme les maladies on peut faire des rémissions ET… rechutes ! »
  • « ça ce sont des critiques de personnes qui ne l’ont pas vécu ! Ils ne le diront plus quand ils seront passés par là ! »
  • « Oui c’est jouer sur les mots pour ne pas avoir à reconnaître la souffrance de la personne en burn out 😐 »
  • « Difficile à admettre pour moi… Mais oui c’est une maladie. »
  • « Oui une maladie et le remède est le temps et beaucoup de repos ! »
  • « Je le ressens comme une maladie, sans aucun doute »
  • « La maladie du siècle😢😢😢😢😫😫 »
  • « C’est clair que c’est une maladie. »
  • « Comment poser cette question ? Est ce une maladie ? Sachez ce que l’on vit et vous saurez ! »
  • « Pour m’en sortir et m’autoriser à me reposer enfin, je me suis justement serinée que j’étais malade et donc c’était normal. D’ailleurs on passe sur la mutuelle donc on est malade de mon point de vue »

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Les intermédiaires

Il y a enfin des personnes qui ne se prononcent pas directement sur le sujet, tout en venant enrichir la réflexion :

DouceurDeVivreAuCoeur (lien)

  • « Cela peut conduire à un dérèglement du système nerveux, surtout lorsque le burn-out est sévère, puis proche de la dépression. Autant le classer parmi les différents types de dépressions, même si cela reste différent. Ou bien parmi les troubles anxieux, parce que l’état de stress et d’anxiété est maximal et peut nécessiter la prise d’anxiolytiques et antidépresseurs. Ce n’est pas un état inconnu au bataillon de la médecine. Ce sont les circonstances qui visent à être reconnues dans la loi. Ce qui est un problème – renvoyer à un état individuel pathologique des conditions de travail qui favorisent les troubles anxieux. Il faudrait creuser le sujet : Quels sont les profils psychologiques concernées par le burn-out ? Ont-ils des antécédents ? Je ne connais pas le domaine en psychiatrie, mais y-a-t-il des études qui montrent des caractéristiques « chimiques » de cet état ? »
    • Ma réponse : « Probablement, oui, le burnout étant étudié scientifiquement depuis 50 ans. Ce que je comprends dans votre réponse, c’est aussi que l’on a généralement tendance à se dire qu’une maladie a une « bonne » raison, bien identifiable (généralement un virus ou une bactérie)… et que le burnout non ! Mais quand on prend froid parce que l’on est sorti pas assez couvert, on dit bien qu’on est malade, non ? Alors que, pourtant, c’est dû uniquement à notre comportement et notre environnement ! Ma position n’est pas tant de savoir si on a « raison » de dire que l’on est malade quand on a pris froid, mais plutôt : pourquoi arrive-t-on bien à le dire dans ce cas-là, et pas pour un burnout ? »
  • Réponse de DouceurDeVivreAuCoeur : « Oui, je comprends. Mais, en fait, ce qui me semble peu clair, c’est la demande de reconnaissance du burn-out comme maladie « professionnelle » de façon générale. A supposer que le « burn-out » soit une maladie psychiatrique dont l’un des facteurs est essentiellement l’organisation du travail, je ne vois pas en quoi elle devrait bénéficier d’une reconnaissance dans la loi à ce titre. Les gens seront en accident de travail. Le terme de « maladie professionnelle » est dérangeante. C’est toujours plus facile de pathologiser les gens, plutôt que de remettre en cause une idéologie très inefficace – au nom de la « modernisation » – depuis les années 1980. Le burn-out ou le surinvestissement d’un domaine est toujours le symptôme d’un environnement dysfonctionnel. Le « burn-out » est une maladie, mais pas professionnelle. C’est souvent l’incompétence des gestionnaires qui donnent lieu à une organisation inadaptée à l’exécution des tâches en question. Il faut inverser la question : dans la mesure où il y aurait une forte corrélation entre anxiété généralisée et travail, il faut prévoir des mesures d’inspection et de sanctions qui mettent en cause la responsabilité des gestionnaires. »
    • Ma réponse : « Merci ! J’avoue ne pas avoir creusé le sujet de la maladie professionnelle, mais de ce que j’en ai compris, le reconnaissance du burnout en tant que maladie professionnelle donnerait surtout plus de droits aux victimes du burnout. Cela n’empêche bien sûr pas de revoir les organisations et de tenir pour responsables les personnes qui en seraient la cause. Après, il ne faut pas non plus généraliser : un burnout a le plus souvent de multiples causes, et il est difficile (voire impossible) de pointer du doigt LA cause d’un burnout. »

Témoignages anonymes

  • « Le Burnout fait souvent suite à un stress (chronique ou PTSD) et précède une dépression; deux maladies reconnues par OMS (Cim10) et la fameuse DSM IV ou V américaine. Le BO est un état transitoire entre ces deux maladies psychiatriques. » (témoignage par un médecin conseil de la Caisse National de l’Assurance Maladie)
  • « Bravo à vous. C’est un vrai travail sur soi au quotidien de réapprendre à doser son investissement car il s’agit bien de cela, mettre des limites, les expliquer et les faire respecter…. Un vrai challenge. J’ai repris le travail il y a 2 ans maintenant et tout les jours je travaille à cela, un challenge avec moi et avec ceux qui m’entourent !! »
  • « En réfléchissant je rapproche cela de la considération du stress post traumatique. On parle d’état, de syndrome, mais pas de maladie non plus. Pour l’avoir vécu la maladie c’est l’anxiété généralisée induite . Le BO également, comme si cet état en soi n’était pas non plus une maladie mais une conséquence de ce que nous avons vécu de traumatisant. Je crois qu’il va falloir du temps pour une reconnaissance en tant que maladie vu les implications pour la sécu et les entreprises… »
  • « Personnellement, j’ai du mal à dire que le BO est une maladie car je le vis comme une blessure profonde et handicapante faisant suite à une agression. J’ai subi cette agression depuis la fin de l’année 2009, sur mon lieu de travail. Il ne viendrait à l’esprit de personne de dire qu’une agression est une maladie. Toutefois, je serais prête à me battre pour que le BO soit reconnu comme une maladie, une vraie de vrai, et surtout, qu’elle puisse être qualifiée de maladie professionnelle avec toutes les conséquences inhérentes pour l’employeur qui est souvent coupable/responsable de notre chute, même si notre comportement y est aussi pour une bonne part (nous sommes responsables pour n’avoir pas su dire non). Cette non-définition est due à ce que je ressens (blessure due à une agression) et à ce que je sens être indispensable (reconnaissance de notre mal par les autres, par la société pour un traitement administratif/légal de notre situation). »
    • Ma réponse : « Merci ! Un médecin conseil commentait ce même post en disant « le Burnout fait souvent suite à un stress (chronique ou PTSD), reconnu par l’OMS (Cim10) » (PTSD = syndrome post-traumatique). Il n’y a donc a priori aucun obstacle à ce qu’une maladie soit causée par un choc ! Cependant, il faut remettre en perspective : l’agression et le harcèlement ne concernent pas tous les burnouts, de même que l’employeur n’est pas coupable de tous les burnouts (ne serait-ce que parce que tout le monde n’a pas forcément un employeur : j’ai fait un burnout en étant entrepreneur !). Mais oui, indépendamment de ce qui nous a menés au burnout, c’est un état de souffrance associé à des symptômes bien identifiés, qui mérite évidemment d’être pris au sérieux. Peu importe qu’on l’on utilise le terme « maladie » ou pas : c’est du chipotage. Ce qui est essentiel en revanche, c’est que l’on prenne enfin au sérieux le burnout, en tant que VRAI PROBLEME DE SANTE. Et c’est tout simplement pour ça que j’utilise le terme de « maladie » : pour les gens normaux (c’est-à-dire ni les médecins ni les chercheurs), c’est le mot qu’on utilise pour désigner un problème de santé sérieux. Il n’y a pas besoin d’autre raison pour moi ! »
  • « Peu importe que ce soit une maladie ou non. L’important c’est que ce n’est pas reconnu comme maladie professionnelle du moins en Belgique. »
    • Ma réponse : « Je suis d’accord : ma vidéo n’était pas tant une tentative de trancher le sujet, mais plutôt une manière d’attirer l’attention sur le fait que refuser qu’on puisse dire « maladie » pour parler de burnout, c’est se tromper de combat… »

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Pierre Simonnin

Entrepreneur, j'ai moi aussi connu les "joies" du burnout, et j'ai choisi de partager cette expérience pour aider à faire connaître et reconnaître cette maladie encore trop méconnue.

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